L’observateur de la série de fuites sur les allégations selon lesquelles la Chine aurait eu connaissance de l’invasion russe avant qu’elle ne se produise, puis de sa tentative de fournir des moyens économiques et techniques militaires pour soutenir la Russie, est pleinement conscient que même si elles ne sont pas documentées et sans preuves, elles se recoupent avec des suspicions qui frôlent le doute à la certitude…
Malgré l’empressement de la Russie et de la Chine à donner une image stéréotypée d’un destin commun, on constate qu’ils ont des divergences sur de nombreux points, par exemple l’un soutient l’Inde, tandis que l’autre soutient son ennemi juré le Pakistan, l’alliance russo-chinoise a été fondée sur un pacte, qui se résume à affronter les États-Unis.
Mais cette alliance résistera-t-elle aux paris des intérêts commerciaux mondiaux ?
Les deux puissances ont des intérêts économiques, sur lesquels la Russie s’appuie pour que la Chine soit dans l’obligation de défende ses erreurs stratégiques, peu importe leurs nombres et la dernière en date est l’invasion brutale de l’Ukraine.
Les relations économiques entre la Chine et l’Europe – les États-Unis, qui représentent les deux tiers du commerce extérieur chinois, font donc que la Chine hésite à prendre une position explicite sur l’invasion russe de l’Ukraine.
La direction chinoise est dans une lutte interne entre l’émotion et la raison, l’émotion la conduit à soutenir la Russie et même à tenter de provoquer une scission dans le camp de l’OTAN en séparant l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique, à attirer la France et l’Allemagne et les inciter à se rebeller contre la ligne américaine, comme le confirment les déclarations chinoises, la dernière concernait la « fragilité » du système de sécurité européen, mais la raison guide la Chine à réfléchir attentivement à ses intérêts commerciaux avec l’Europe et les États-Unis d’Amérique, et la détermination de l’issue du dilemme chinois et ce conflit interne entre l’émotion et la raison sera vraisemblablement favorisée par le pragmatisme des intérêts… les intérêts chinois…
Sarhane Saadi
Fondateur et Directeur Exécutif
SATAS International pour les études Stratégiques
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