La prochaine étape de la course au leadership et à la domination s’exprimera par des confrontations importantes entre les trois grandes puissances du monde actuel : d’un côté, les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN, l’Union européenne et de l’autre, la Russie et son amie, la Chine.

L’Afrique va bientôt attirer le monde entier comme un aimant, et l’Algérie, en raison de sa position clé tant sur le plan économique que sécuritaire, en est la porte d’entrée. La récente invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant dans l’histoire de l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette situation pose le problème d’une Europe en état de dépendance totale avec la Russie pour son approvisionnement en gaz. Les pays européens s’efforcent actuellement de trouver une solution, en évaluant toutes les possibilités pour pouvoir répondre à leurs besoins en pétrole et en gaz sans que la Russie soit impliquée. Tôt ou tard, ils se rendront compte que la solution se trouve ici, tout près, quelque part au sud du continent.

L’Algérie, grâce à ses ressources incommensurables, est en effet le seul fournisseur fiable qui pourrait éventuellement approvisionner l’Europe entière en pétrole et en gaz. Le projet de gazoduc, reliant le Nigeria et l’Algérie, traversant l’Italie, la Suisse et l’Allemagne, ainsi que les pays d’Europe de l’Est, sera un projet révolutionnaire ! Elle donnera un nouveau souffle au continent africain, dans une perspective de développement durable. Tous les pays méditerranéens y trouveront leur compte, car la question de l’immigration clandestine sera éradiquée.

Possédant la deuxième ou la troisième plus grande réserve de gaz de schiste au monde, l’Algérie cherche à entreprendre une nouvelle stratégie pour faire face à son économie en établissant un partenariat avec les États-Unis, le seul pays qui excelle réellement dans ce domaine et qui pourrait aider à la gestion du gaz de schiste. À moyen terme, des contrats avec de grandes entreprises internationales telles que Chevron seront signés pour l’utilisation du gaz de schiste en Algérie.

Le statut très spécial de l’Algérie vient de sa grande capacité à gérer la sécurité. Par sa politique désintéressée et ayant pour seule ambition de résoudre les conflits dans le respect de la souveraineté des Etats et des aspirations de leurs peuples, l’Algérie, en tant que route commerciale vers l’Afrique, est le seul pays qui détient des bénéfices économiques. Son expertise dans le domaine de la sécurité et le grand professionnalisme de son armée font de l’Algérie un véritable gardien de la paix et de la sécurité. En Libye par exemple, l’Algérie condamne toute ingérence de l’étranger et insiste sur le départ de tous les mercenaires du pays, afin de rendre à la Libye son pouvoir. Au Mali, à travers l’Accord inclusif d’Alger, entre le groupe Azawad au nord du Mali et le gouvernement central de Bamako, l’Algérie veut promouvoir la paix et la stabilité dans la zone du Sahel : dialogue, développement local, affaiblissement du terrorisme soutenu par un discours religieux modéré, tolérance zéro pour les rançons et les trafics de drogue car ils constituent une source de financement du terrorisme.

La région du Sahel est devenue une zone d’intérêts contradictoires entre plusieurs puissances belligérantes. Par le biais de divers prêts et investissements, par la présence des mercenaires Wagner au Mali, la Russie et la Chine tentent de prendre le contrôle de l’Afrique. Les États-Unis, quant à eux, veulent empêcher le développement de groupes terroristes en Afrique qui pourraient se propager en Europe et dans d’autres parties du monde.

Porte d’entrée de l’Afrique, l’Algérie est au cœur du développement du continent. L’Algérie, en étroite collaboration avec d’autres pays du continent, cherche à développer d’une part un partenariat avec les Etats-Unis, et d’autre part, veut continuer à honorer ses accords avec la Russie en matière de fourniture d’équipements militaires, et avec la Chine à travers certains investissements économiques qui jouent un rôle essentiel sur la Route de la Soie.

La stabilité du continent africain repose sur les genoux de l’Algérie ; on dirait que ses dirigeants sont à la recherche de la formule parfaite qui répond le mieux possible aux besoins de chacune des trois grandes puissances mondiales, et reste en harmonie avec les intérêts du continent africain dans son ensemble.

L’Afrique sera à la base des grandes transformations du monde, marquées par la relance de l’axe Algérie-Rome, au sein duquel l’Algérie sera la porte de l’Afrique et l’Italie, la porte de l’Europe, avec le soutien des Etats-Unis.

Sarhane Saadi, fondatrice et directrice exécutive

SATAS International for Strategic Studies